14 septembre 1982-14 septembre 2017. Trente-cinq ans après l’assassinat de Bachir Gemayel, où en est l’État que le président martyr rêvait d’édifier ? « L’Orient-Le Jour » a recueilli à ce sujet les propos de son fils, le député Nadim Gemayel.
Quelle est la cause pour laquelle Bachir Gemayel est mort ?
Bachir Gemayel a toujours défendu les valeurs d’indépendance, de liberté et de souveraineté. Il voulait que le Liban soit totalement indépendant de la Syrie, estimant que les deux pays doivent entretenir des relations d’État à État et non de tuteur à pupille. Il a en outre prôné les valeurs de justice, de démocratie et de paix, se battant pour l’égalité entre les citoyens afin que chacun puisse avoir une vie digne dans un pays où la corruption serait bannie.
Pensez-vous qu’un État libre de toute tutelle, comme le voulait Bachir Gemayel, a aujourd’hui des chances de voir le jour ?
L’identité libanaise pour laquelle Bachir Gemayel a combattu est au contraire en train de se modifier de manière inquiétante. Les détracteurs de la politique de mon père sont malheureusement en train de propager une nouvelle culture politique, établissant de nouveaux critères de patriotisme. Pour eux, ceux qui sont fidèles au régime syrien et à l’axe iranien sont de vrais nationalistes, tandis que ceux qui luttent pour la souveraineté et l’indépendance du pays sont à leurs yeux des collaborateurs à la solde des puissances étrangères. À travers leurs organes partisans et leurs médias, ils organisent contre eux des campagnes d’accusation de trahison, orchestrant désormais un retour dangereux à l’ère de la tutelle syrienne d’avant 2005.
Comment se fait-il donc que des parties chrétiennes tendent la main aux partisans de l’axe syro-iranien ?
Sachant que la prochaine élection présidentielle se profile à l’horizon, ces pôles qui aspirent à tenir les rênes de l’État sont en compétition pour se voir obtenir l’aval et la bénédiction du Hezbollah.
Que pensez-vous de la date du 14 septembre prévue initialement pour célébrer le Festival de la victoire ?
Il est malheureux que les organisateurs aient choisi le jour de la commémoration de l’assassinat de l’ancien président de la République Bachir Gemayel pour célébrer l’événement, alors qu’ils sont censés respecter sa mémoire. Ces mêmes organisateurs auraient-il choisi la date du 14 février pour célébrer cette occasion ?
Publication originale : https://www.lorientlejour.com/article/1072535/nadim-gemayel-les-detracteurs-de-la-politique-de-bachir-veulent-propager-une-nouvelle-culture-politique.html