Nadim Gemayel, député sortant et candidat au siège maronite d’Achrafieh, a réitéré hier son attachement à la souveraineté de l’État, affirmant que les Kataëb dont il fait partie et les Forces libanaises mèneront leur bataille électorale sur la même liste à Achrafieh, d’autant, a-t-il dit, qu’ils partagent les mêmes principes souverainistes.
M. Gemayel a exprimé des propos en ce sens à l’issue d’une visite qu’il a effectuée auprès du métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Élias Audi. « Nous ne pouvons construire un État avec un mini-État », a-t-il martelé, ajoutant qu’« il est en outre impossible d’édifier une armée forte en présence d’une milice armée qui la menace et lui ordonne ce qu’elle doit faire, comme aussi il est impossible de construire des institutions fortes lorsque la corruption règne. »
« D’aucuns essaient d’entraîner le pays vers une autre orientation, celle notamment du wilayet el-faqih (en allusion à des propos présumés du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah) », a enchaîné M. Gemayel, estimant qu’« il s’agit d’une question très dangereuse, qui donne le ton de ce que sera la situation après les élections législatives ». Il a en outre évoqué la candidature de l’ancien directeur de la Sûreté générale, Jamil Sayyed, sans le nommer. « Nous voyons des candidatures qui nous ramènent à l’ère de la tutelle (avant 2005), alors que nous avons libéré le Liban de cette mentalité de soumission », a-t-il lancé, appelant à « affirmer une nouvelle fois, pendant cette période électorale, la pensée souverainiste, nationale et libre ».
En réponse à la question de savoir s’il sera candidat sur une même liste avec les Forces libanaises, Nadim Gemayel a affirmé qu’« il n’est pas question de diviser le rang », estimant que « la confrontation des dangers nationaux ne peut se faire qu’au sein d’un même rang ». Et de préciser qu’« après avoir beaucoup œuvré pour un rapprochement entre son parti et les FL, (il y a) réussi dans Achrafieh ».
Quant à la possibilité d’« un retour » du mouvement du 14 Mars, M. Gemayel a indiqué que « le 14 Mars est l’âme d’un peuple, l’âme de la résistance, du combat et de la souveraineté », notant qu’« il est temps que nous nous rassemblions autour d’un discours souverainiste ».

 

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